Réhabilitation palmeraie de Tiout

Contribution à la réhabilitation de la palmeraie de Tiout et à la valorisation du patrimoine naturel et culturel de la région de Tiout

LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DU PROJET :

Tiout, wilaya de Naâma

RESUME DU PROJET :                                

Tiout est une oasis prestigieuse située dans les Monts des Ksours, région à fort potentiel touristique mais qui accuse, aujourd’hui, un taux de pauvreté et de chômage important. La palmeraie rempart contre la désertification et source principale de revenus pour la population est, faute de quantité en eau suffisante, en voie de disparition.

Le projet vise à relancer les activités agricoles et permettre une réhabilitation de la palmeraie et de sa biodiversité en apportant des ressources en eau additionnelles (forage ou captage de source et désensablage de la retenue) ; organiser les agriculteurs ; restaurer le réseau d’irrigation ; reconstituer les vergers fruitiers et de palmiers dattier,  

PRESENTATION DU PROJET 

1/ Le contexte :

Tiout est une oasis située dans les monts des ksours de l’Atlas Saharien. C’est une commune de 10.000 habitants dépendant de la Daira de Ain Sefra et de la wilaya de Naâma.

L’oasis est constituée de :

  • la nouvelle ville : c’est ici que réside la majeure partie de la population urbanisée de la commune (5000 habitants) et où sont installés les équipements (mairie, école, salle de soin, etc.) ;
  • le vieux ksar : construit en toub (argile), il date de plusieurs siècles et représente un site culturel et touristique de première importance. Une grande partie a été restaurée en 2001-2004. Seules quelques familles y habitent encore ;
  • la palmeraie : Elle couvre environ 120 hectares. Outre le palmier dattier (environ une vingtaine de variétés), y sont cultivées de nombreuses espèces d’arbres fruitiers (abricotier, figuier, oranger, citronnier, grenadier, etc.), des plantes potagères (carottes, navets, oignons, potirons, fèves, etc.) et des plantes fourragères (orge, luzerne, etc.). La palmeraie est irriguée à travers un réseau de seguia (canaux d’irrigation) alimenté par une retenue traditionnelle située en amont sur l’oued Tiout.

Economiquement, Tiout est fortement dépendante de l’agriculture oasienne. La vie de la palmeraie conditionne toute l’activité sociale et culturelle. Cependant, les sécheresses récurrentes de ces dernières décennies et l’augmentation des besoins en eau de la population, sont à l’origine d’une grave crise de l’eau d’irrigation qui contrarie toute l’agriculture de la palmeraie.

Faute d’eau en quantité suffisante, la retenue sur l’oued Tiout ne joue plus aucun rôle et seuls les exploitations en bordure de l’oued continuent à être mises en culture. Plus de 40% du verger de palmiers dattiers et d’arbres fruitiers a dépéri, mettant ainsi en péril toute l’économie agricole mais aussi la biodiversité et le potentiel touristique de Tiout.

2/ Objectif global du projet

Le projet a pour objectif global de réhabiliter l’oasis de Tiout et d’améliorer le revenu de la population.

3/ Objectifs intermédiaires

Quatre objectifs intermédiaires sont proposés : 

  • Mobiliser de nouvelles ressources en eau pour l’irrigation :

La région de Tiout dispose d’une nappe d’eau souterraine importante et renouvelable, qui permettait grâce à des résurgences dans l’oued Tiout, d’alimenter une retenue servant à stocker l’eau et l’acheminer à travers un réseau d’irrigation jusqu’aux jardins de la palmeraie. Ces dernières années, le débit des sources a nettement diminué et la retenue s’est ensablée et ne joue plus son rôle.

Une étude hydrogéologique permettra d’identifier les causes du tarissement des sources (baisse du toit de la nappe ou ensablement) et d’opter selon le cas, pour un forage ou pour un dévasement de la retenue et un captage des sources naturelles. 

L’une ou l’autre des options aura un effet à court terme en augmentant durablement la disponibilité en eau d’irrigation ce qui permettra une réhabilitation de la palmeraie et de sa diversité, relancera l’activité agricole et améliorera le revenu des bénéficiaires.

L’option réhabilitation de la retenue, si sa faisabilité est confirmée, permettra par ailleurs de recréer le plan d’eau qui joue un rôle important dans le micro climat de la zone et constitue un site important pour l’avifaune migratrice.

  • Constituer une organisation des irrigants

Avec la mise hors fonction de la retenue, la gestion collective traditionnelle de l’eau d’irrigation a été abandonnée au profit de stratégies individuelles. La réhabilitation du réseau d’irrigation collectif impose une réorganisation des bénéficiaires. Le projet apportera un appui technique pour la mise en place d’une organisation des irrigants à même de gérer l’eau d’irrigation et les infrastructures qui seront réalisées.

  • Réhabiliter et moderniser le réseau d’irrigation :

Des travaux de réfection et de modernisation seront réalisés pour permettre au réseau de seguia existant de prendre en charge l’eau et de la distribuer aux bénéficiaires.

  • Reconstituer le verger de palmiers dattiers et d’arbres fruitiers :

Des travaux seront réalisés pour remplacer les palmiers dattiers et les arbres fruitiers morts et malades en veillant à maintenir la biodiversité domestique.

4/ Les acteurs du projet :

·       Le gestionnaire du projet : le proposant l’AREA-ED.

·       Les partenaires : pour la mise en œuvre du projet l’AREA-ED agira en partenariat avec l’APC de Tiout,  l’Association Ecologique de Naâma et l’Association du Vieux Ksar de Tiout.

·       Les parties prenantes : L’APC de Tiout, la wilaya de Naâma, les services technique de la wilaya de Naâma (Direction de l’hydraulique, Direction des services de l’agriculture, Direction de l’environnement, Conservation des forêts, Direction de la culture, Direction du tourisme).

·       Les bénéficiaires directs : Les propriétaires et exploitants des 120 hectares de la palmeraie de Tiout.

·       Les bénéficiaires indirects : La population de Tiout (environ 5000 personnes)

5/ Activités 

1        Mobiliser de nouvelles ressources en eau pour l’irrigation

1.1      Réaliser une étude hydrogéologique de la nappe d’eau de Tiout :

D’après les données existantes, la nappe d’eau souterraine de Tiout offre, grâce aux chutes de pluies relativement fortes et régulières qui tombent sur les montagnes avoisinantes (djebel Aissa, djebel Mekther, etc.) des réserves importantes et renouvelables. Cette nappe alimente une retenue qui permettait de fournir l’eau à la palmeraie. Aujourd’hui elle alimente également plusieurs forages dans la zone. 

L’étude doit nous permettre de réunir les informations et données nécessaires pour évaluer les capacités de cette nappe. Elle doit nous présenter deux scénarios : 

Scénario 1 : désensablement de la retenue et captage des sources naturelles ;

Scénario 2 : réalisation d’un forage qui alimentera la palmeraie via le réseau d’irrigation existant.

L’étude, d’une durée de 90 jours, sera confiée à l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques, organisme de l’Etat sous tutelle du Ministère des Ressources en Eau et autorité supérieur en matière de gestion des ressources en eaux souterraines et de surface. Sur la base de l’étude, sera présenté le dossier d’autorisation à l’autorité compétente : la Direction de l’Hydraulique de la Wilaya de Naâma.

1.2      Scénario 2 : réaliser un forage :

1.2.1    Travaux de forage : 

L’équipe du projet procèdera à la préparation du cahier des charges et au recrutement d’une entreprise locale ou nationale spécialisée pour l’exécution des travaux de forage et de tubage. Le contrat avec l’entreprise sélectionnée sera signé dès obtention de l’autorisation de forage et les travaux débuteront aussitôt. Les délais d’exécution sont fixés à 120 jours, pour un forage estimé à environ 200 m de profondeur et situé à moins de 100 m de la palmeraie. 

1.2.2    Réaliser une étude de la station de pompage : 

La préparation de l’APS (avant projet sommaire), de l’APD (avant projet détaillé) et du DAO (dossier d’appel d’offre) concernant la construction et l’équipement d’une station de pompage sera réalisé par un bureau d’étude qualifié local ou national, recruté par voie d’appel d’offre. Cette étude sera réalisée pendant la phase des travaux de forage et son délai d’exécution est fixé à 90 jours.

1.2.3    Construire la station de pompage :

Sur la base de l’étude de la station de pompage, sera lancé l’avis d’appel d’offre pour le recrutement d’une entreprise locale ou nationale pour réaliser sa construction. Les délais d’exécution des travaux sont fixés à 120 jours.

1.2.4    Equiper et raccorder la station de pompage au réseau d’irrigation :

La procédure d’achat des équipements sera engagée sur la base de l’étude de la station de pompage. L’installation des équipements interviendra dès réception de l’ouvrage. Toute l’opération sera exécutée dans un délai de 90 jours par une entreprise qualifiée, recrutée par voix d’appel d’offre.