Développement durable

Qu’est ce que l’agriculture familiale ? 

C’est un concept qui ne peut se définir par la taille de l’exploitation, celle ci étant très variable d’une région à une autre en fonction du climat, de l’environnement socio-économique et de l’orientation de la production. L’explotation familiale peut se définir par les critères suivants :

  • La compétence décisionnelle est entre les mains de la famille exploitante.
  • La famille exploitante assume les risques.
  • Les membres de la famille accomplissent la plus grande partie du travail.
  • La famille dispose des terres exploitées, qu’elle en soit propriétaire ou par un bail à ferme.
  • Le capital financier est en grande partie mis à disposition par la famille ou des bailleurs de fonds classiques, mais pas par des investisseurs institutionnels.
  • Le revenu de la famille provient en majorité de l’activité agricole.
  • La vie de famille est mêlée à celle de l’exploitation.
  • L’exploitation est transmise à un descendant.

Place de l’agriculture familiale dans le monde

L’écrasante majorité des agriculteurs du monde demeurent « familiaux » au sens où leur activité économique est structurellement liée à leur famille. Ce lien, au-delà de la très large diversité de taille, de pratiques culturales, de systèmes de production, d’insertion au marché, de niveau technologique et de capital, conditionne le processus de décision, l’organisation du travail, la gestion des activités et des facteurs de production. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), au niveau mondial, plus de 500 millions de fermes familiales – exploitations faisant essentiellement appel aux membres de la famille pour la gestion et la main-d’œuvre – produisent de quoi nourrir des milliards d’êtres humains. Elles représentent, dans de nombreux pays en développement, et particulièrement en Afrique, environ 80% de toutes les exploitations agricoles.

L’agriculture paysanne et familiale est la base de l’alimentation et le moteur économique d’un grand nombre de pays. En effet, selon la FAO, les petites exploitations agricoles participent à la création de 70% de l’emploi total, à environ 40% des exportations totales, et à 33% du PIB. Cependant, un constat paradoxal continue à être observé : les populations qui produisent la nourriture sont également celles qui souffrent le plus de malnutrition. Ce constat paradoxal et amer interpelle tous les acteurs de ce secteur, dans chaque pays et dans chaque sous – région.

En Afrique on estime que 75% de 1,4 milliard de personnes extrêmement pauvres (1,25 USD/jour) vivent en zones rurales et dépendent des ressources naturelles pour survivre. Ce sont les petits agriculteurs, les éleveurs nomades et les travailleurs agricoles les principales victimes de la faim.

En Algérie, bien que l’on ne dispose pas de statistiques spécifiques pour les agricultures familiales, nous pouvons considérer que les petites exploitations agricoles (superficie comprise en 0,1 et 10has) appartiennent à cette catégorie. Elles représenteraient 70% des exploitations agricoles et occuperaient 25,4% de la SAU totale. Il s’agit essentiellement de terre de statut privé, qui pour plus de 50% sont dans une situation juridique inextricable (terre sans titre et terre dans l’indivision).

Ces exploitations emploient un effectif de 3.349.447 employés, dont 768.984 femmes et sont répartis entre 1.460.207 exploitants et Co-exploitants (dont 113.270 femmes) et 1.889,240 ouvriers constituant la main d’œuvre familiale (dont 655 714 femmes).

Les petits exploitants familiaux sont confrontés à de nombreux défis:

  • Changement climatique et variabilité climatique ;
  • Sécurité foncière insuffisante dans un contexte de concurrence exacerbée pour la terre et l’eau (croissance démographique, urbanisation) et de mauvaise gouvernance foncière ;
  • Accès limité aux ressources financières, aux intrants, à la technologie, à la recherche, aux services de conseil et à l’éducation ;
  • Forte instabilité des prix (énergie, produits alimentaires, etc.) et accès limité aux marchés ;
  • Une dépendance de plus en plus forte vis-à-vis des multinationales pour les intrants agricoles et notamment pour les droits de propriété intellectuelle sur les semences et plants, qui affaiblissent fortement la conservation et l’utilisation des semences locales.

Le développement rural

Contrairement au développement agricole, le développement rural ne limite pas son intervention uniquement à l’activité agricole mais englobe la totalité de l’espace rural – le territoire – et de ses fonctions économiques, sociales, culturelles et environnementales.

Tout en maintenant, l’agriculture au centre du système socio-économique, le développement rural va, également, intégrer et coordonner dans une optique de développement cohérent, durable et solidaire diverses activités existantes ou potentielles, avec des fonctions et des objectifs diversifies, et différents besoins exprimés par les populations et les acteurs locaux.

Dans le dispositif du développement rural l’agro biodiversité occupe une place essentielle. Elle permet de faire face aux grands défis globaux liés à une agriculture durable et aux objectifs de sécurité et souveraineté alimentaire. 

Le développement rural durable vise à

  • Renforcer la sécurité et la souveraineté alimentaire,
  • Développer l’économie rurale dans le respect des identités locales productives, économiques et sociales. 
  • Assurer l’accès des petits agriculteurs/éleveurs, petits pêcheurs et des ruraux sans terre, à la terre, à l’eau, aux semences, aux races animales et au crédit ; 
  • Assurer la reconnaissance des droits des femmes en tant qu’agricultrices/paysannes ayant un rôle prépondérant dans la production agricole en général et celle de la nourriture en particulier ; 
  • Augmenter la durabilité et la viabilité économique, environnementale et sociale du territoire.
  • Renforcer sur le plan organisationnel et technique les organisations professionnelles, culturelles et environnementales, locales ; 
  • Promouvoir l’agro écologie en tant que méthode, de production de la nourriture, d’amélioration des moyens de subsistance durables, et conservation du paysage et de l’intégrité environnementale. 
  • Réhabiliter, préserver et valoriser les paysages, le patrimoine culturel et naturel et l’agro biodiversité ;
  • Initier de nouvelles activités socio-économiques

L’AREA-ED intervient principalement dans le développement rural des régions à écosystèmes fragiles (montagnes, zones arides, oasis). Par son action, l’AREA-ED contribue à :